La seule vente aux enchères du centenaire de l’Armistice en
France a eu lieu hier et avant hier, à l’hôtel des ventes de
Troyes. Un événement organisé par Ivoire Troyes (Sté Pomez & Boisseau)
et Beauvais Enchères (Fleur Hardivillier- Cacheux).
Ce sont près de 900 lots venant de particuliers et de collectionneurs, qui
étaient proposés, en marge de la commémoration du 11 novembre
1918.
La vente a réuni près de 400 inscrits sur internet, parmi lesquels des amateurs
français, belges, russes et bulgares. Pas loin de cent personnes
étaient également au rendez-vous dans la salle, hier après-midi. « Nous
sommes très satisfaits, 85 % des lots ont trouvé preneurs et le résultat global
s’élève à 138 000 €, frais compris », précisait hier soir Léonard Pomez, à
l’issue de cinq heures d’enchères. Au cours desquelles un lot, le 150,
s’est fait particulièrement remarquer : le sabre du général de Castelnau,
mis en vente à 2 000 € et adjugé à 5 500 €.

LE FANION CORSE RETROUVE SES TERRES

D’autres objets ont été particulièrement prisés. Ainsi l’huile sur toile de
Lucien Jonas, « Crapouillot », était mise en vente à 40 € et a trouvé un
acheteur pour 3 000 €. Il s’agit d’une peinture célèbre pour avoir fait la
couverture de L’Illustration.
Le fanion tricolore du seul régiment d’infanterie corse engagé qui a reçu
une citation en 1916 (lot 117), pièce hautement symbolique du conflit, va
retourner sur ses terres d’origine puisque c’est une collectivité de la
région qui l’a acquis, pour la somme de 2 500 €.
Une vareuse allemande (lot 353), en drap vert, est partie à 1 100 € et une
photo signée Nadar de Georges Guynemer, héros de l’aviation mort pour
la France, a été adjugée à 800 €.

HISTOIRES EXTRAORDINAIRES

Avant les premiers coups de marteau à 14 h, hier, le grand public avait pu
découvrir chaque objet lié à l’histoire de la Grande Guerre durant quatre
jours d’exposition, et également rencontrer deux auteurs lors de l’exposition
hier matin, Jean-Louis Humbert (L’Aube dans la Grande Guerre (1914-
1918), publication de la Société académique de l’Aube) et Jean Ondry,
spécialiste de sabres et d’épées, auteur de deux ouvrages de référence
sur le sujet.
Les quelque 900 lots proposés par des particuliers et des collectionneurs
ont été répartis en quatre registres : l’art et la guerre, l’art des
tranchées, l’évolution de l’uniforme et l’évolution des techniques et des
sciences.
Les derniers lots sont arrivés tardivement, dévoilant parfois des histoires
extraordinaires et des destins incroyables. Comme la correspondance
complète d’un Troyen, Paul Guyot, avec sa famille sur les quatre années
de guerre, ou encore la plaque de vélo du commandant Driant, en 1900,
futur héros du Bois de Caure en 1916, qui circulait à bicyclette lorsqu’il
était en poste à Troyes.