Louis Carrogis, dit Carmontelle (1717-1806), La Perspective démontrée à l’usage des jeunes gens qui savent la géométrie et le dessin.
Extraits des élémens de la géométrie applicables à la perspective démontrée, 1795, deux ouvrages en un volume in-4°.
Estimation : 10 000/15 000 €

Louis Carrogis est un artiste et architecte-paysagiste important du XVIIIe siècle. Ses créations et ses ouvrages nous sont bien connus mais celui-ci, présenté aux enchères à Troyes, était perdu depuis la Révolution.
Une note le concernant figure aux procès-verbaux du comité d’instruction publique de la Convention nationale en date du 17 avril 1795 : «Le Comité renvoie au jury des livres élémentaires un ouvrage du citoyen Carrogis-Carmontelle, intitulé La Perspective démontrée.» Selon le biographe Adrien-Jean-Quentin Beuchot, célèbre pour ses rééditions de Voltaire, Carmontelle a bien écrit ce traité de perspective, resté inédit et introuvable depuis. À en juger par la graphie de ce manuscrit, proche de celle du Mémoire sur les tableaux transparents du citoyen Carmontelle, mais aussi de pièces autographes conservées à la BnF, cet ouvrage est bien de la main de l’artiste. Dans les 28 planches dessinées de ce volume, le traitement des arbres et des paysages est similaire à celui des autres aquarelles de Carmontelle, dont Les Quatre Saisons, conservées au musée de Sceaux. Ce livre permet donc de redécouvrir l’univers d’un homme, célèbre et vénéré de son temps, mais aujourd’hui un peu oublié, bien que tous les Parisiens connaissent l’une de ses plus prestigieuses créations : le parc Monceau. Né dans la capitale, dans une famille d’artisans d’origine toulousaine, Louis Carrogis embrasse la carrière d’ingénieur topographe et travaille durant plusieurs années au sein de l’armée,
dressant des cartes de terrains et plans de fortification. Mais cet homme aux talents multiples et ambitieux aspire bientôt à autre chose. Il écrit des pièces comiques pour le théâtre avant de devenir, en 1746, le précepteur des enfants du marquis d’Armentières, puis celui, en 1759, du jeune duc de Chartres, fils du duc d’Orléans, au Palais-Royal. Il n’abandonne
pas pour autant sa carrière artistique, réalisant une véritable galerie de portraits des personnalités de son époque, créant des peintures transparentes qui, apposées sur des vitres, changent la vision du paysage extérieur, et compose également des chansons et des poésies. Organisateur de fêtes, il dessine, de 1769 à 1774, les jardins du parc Monceau, nouvelle
propriété du duc de Chartres, inspirés de ceux d’Angleterre et du Japon. Enfin, apogée de sa carrière, il remplace Diderot comme critique des Salons. Un poste dans lequel il montrera une fois de plus son esprit d’avant-garde.

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