Sans surprise, la figure d’un homme de qualité dominait la vente troyenne, son auteur n’étant autre que le talentueux portraitiste du tournant du XVIIIe siècle. Le Portrait de monsieur Laurent âgé de 92 ans s’avère être un Nicolas de Largillière de la maturité, puisque le peintre était alors âgé de 74 ans… Deux respectables personnes sont donc à l’origine d’un bel exemple de la nouvelle manière mise au point par l’artiste autour de 1730, date de l’exécution de l’œuvre inscrite au dos (voir l'article Nicolas de Largillière, tout en maîtrise de la Gazette n° 42, page 190). La toile (82 x 64,5 cm), dotée d’un opulent cadre en bois sculpté et redoré d’époque Louis XIV, a très largement dépassé son estimation initiale en décrochant 49 600 €. Parmi les objets d’art qui étaient également proposés, se détachait par sa rareté un coffret témoignant ldu travail virtuose des artisans de l’école de Kholmogory (région d’Arkhangelsk), en Russie à la fin du XVIIIe siècle. Son âme en chêne est recouverte de plaquettes d’ivoire et d’os sculptés, gravés et en partie monochromés vert ; il s’agrémente de scènes historiées, tel le «Jugement de Salomon», et d’autres de chasse, dans un entourage de rinceaux et de tiges fleuries. Il était accessible à 3 844 €. Dans les écrins, c’est une bague en platine sertie d’un diamant solitaire de taille moderne qui triomphait, avec 32 240 € ; la gemme accuse 4,93 ct pour une couleur K et une pureté SI1. À raison de 8 804 €, on pouvait se consoler avec une boîte à cigarettes (12 x 8 x 1 cm) de Cartier Paris en or tressé, avec fermoir serti d’une ligne de saphirs calibrés, signée, numérotée «73077» et «017813», d’un poids de 228,60 g.

Par Philippe Dufour.