Ivoire, le premier regroupement de maisons de ventes aux enchères en France

Troyes, une référence pour la vente de cartes Pokémon

Vendredi 17 Décembre 2021
Merci à Sudinfo pour leur article sur notre dernière vente de cartes Pokémon !

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Il devient quasiment impossible de trouver des paquets de cartes Pokémon, sauf dans des coffrets de jeux distribués au compte-gouttes par les magasins de jouets, qui sont assaillis de demandes. Des clients achètent pour revendre plus cher en ligne ou lors de ventes aux enchères dont Troyes s’est fait une spécialité.
Les cartes sont vendues aux enchères, gradées (authentifiées) par la société PSA aux États-Unis qui, contre 250 dollars, appose sur votre carte un numéro de série et une note.
Les cartes sont vendues aux enchères, gradées (authentifiées) par la société PSA aux États-Unis qui, contre 250 dollars, appose sur votre carte un numéro de série et une note. - AFP
Dans les rayons des boutiques de jouets de l’agglomération troyenne, quelques accessoires, sacs et figurines à l’effigie de Pikachu. Mais pas la moindre trace de petits paquets de cartes que les enfants aiment déballer pour compléter leur collection.

Quelques coffrets de jeu proposant des cartes sont vendus pour 40, 80 ou 200 € selon les éditions. Mais le gros du stock est en réserve, quand il en reste.

« Des gens se sont battus dans les rayons. Littéralement »

« On fait attention, sinon il n’en restera plus du tout pour les enfants, or notre mission c’est de vendre des jouets pour enfants, pas de permettre aux adultes de s’enrichir à leurs dépens en revendant les produits plus cher sur le web », s’agace Charles Dupuy, gérant de JouéClub à Saint-André-les-Vergers.

Il est « obligé » de vendre les coffrets un par un, au risque de se faire « enguirlander », comme c’est arrivé dernièrement. « En octobre, un petit garçon s’est fait arracher un coffret des mains par un adulte dans un hypermarché tout proche, qui avait sorti des produits collector pour les 25 ans de la licence… Des gens se sont battus dans les rayons. Littéralement. Ça devient ingérable. » Même constat pour Elisa, directrice de PicWicToys à Saint-Parres-aux-Tertres.

« Des gens achètent les coffrets de cartes chez nous pour les revendre deux à trois fois plus cher sur Internet. Il y a un vrai engouement autour de ça. Rien que pour les calendriers de l’Avent Pokémon, on avait 22 réservations avant qu’ils arrivent. On nous appelle tous les jours pour savoir quand on va recevoir tel ou tel produit. Les jours de livraison, tout part en un rien de temps. Vingt coffrets à 200 € ont été vendus en une journée. On est obligé de les cacher et de limiter à trois par famille, pour permettre au plus grand nombre d’en profiter. »

Chronique d’une pénurie annoncée

Jeu de capture, de collection et d’affrontement, Pokémon a débarqué dans l’univers des enfants au milieu des années 1990, sur les écrans de télé et les consoles de jeux.

25 ans plus tard, le phénomène n’a pas pris une ride. Mieux : il a pris une ampleur complètement inattendue, ingérable pour les boutiques de jouets, difficile à suivre pour les fabricants. À cela s’ajoutent les difficultés de transports et les pénuries de matières premières. En 2020, quelques vidéos de cartes rares partagées par des personnalités connues ont enflammé la toile, qui cherchait de quoi s’occuper pendant le confinement. Et la tornade Pokémon ne s’est plus arrêtée.

Les cartes sont vendues aux enchères, gradées (authentifiées) par la société PSA aux États-Unis qui, contre 250 dollars, appose sur votre carte un numéro de série et une note qui pourrait lui faire prendre de la valeur. Les prix flambent sur le net et les collectionneurs historiques sont souvent doublés par des traders d’un nouveau genre, prêts à sortir les gros billets dans le seul but de revendre plus cher dans quelques années.


POUR ALLER PLUS LOIN - Troyes, la « référence » des enchères de cartes Pokémon

Léonard Pomez, commissaire-priseur, a réalisé vendredi 9 décembre, sa troisième vente de cartes Pokemon de l’année, pour un montant total de 107 300 €.
Léonard Pomez, commissaire-priseur, a réalisé vendredi 9 décembre, sa troisième vente de cartes Pokemon de l’année, pour un montant total de 107 300 €.

Pour sa troisième vente de cartes Pokémon, vendredi 9 décembre, Léonard Pomez, commissaire-priseur troyen, a confirmé qu’il avait des atouts dans son jeu, avec des lots très prisés, dont des cartes rares expertisées, certifiées, gradées, c’est-à-dire authentifiées par la société PSA aux États-Unis.

En tout 220 lots, qui contenaient aussi des cartes Dragon Ball Super ou encore Yugiho. 92% de l’ensemble des lots ont été vendus, dont la totalité des cartes Pokémon, pour un montant total de 107300 euros.

Les vendeurs de plus en plus nombreux

La vente de juin, une des premières du genre en France, avait rapporté 80 000 €, celle de septembre, 60 000 €. Pour cette troisième, un album complet de 102 cartes Pokémon en première édition de 1999, a été vendu à 35 500 € à l’un des trente acheteurs présents dans la salle de l’hôtel des ventes, rue de la Paix, venu de Paris avec son fils. Commission comprise, ce Parisien a dépensé 44 000 euros pour le cadeau de Noël de son enfant. «Au départ, une douzaine de personnes, dont deux seulement dans la salle, ont enchéri sur ce lot estimé entre 15000 et 18000€, relate Léonard Pomez. Les autres candidats ont bataillé en ligne jusqu’à 30000 euros, et le duel final a eu lieu dans la salle, se concluant par un record de vente en France!»

Autre record pour Léonard Pomez: le nombre de visiteurs uniques comptabilisés en ligne pour cette vente autour de l’univers geek. « Pour une vente habituelle, on en compte entre 3 000 et 4 000. Là, c’était deux fois plus, avec presque 8000 personnes. L’album de 102 cartes a réuni à lui seul 1996 visiteurs uniques sur le site. C’est la vente de tous les records en statistiques », précise le commissaire-priseur, qui compte bien faire de son hôtel des ventes une référence pour les enchères de cartes Pokémon.

En juin déjà, l’euphorie du marché était palpable. Un client monégasque avait dépensé 40 000 € pour quatre cartes gradées Pokémon. En six mois, les produits de la licence ont encore pris de la valeur.

« Presque tous les lots ont été adjugés pour un montant trois fois supérieur à leur estimation, note le commissaire-priseur troyen. Ce qui prouve que cette tendance s’accroît encore et ne présente pas les caractéristiques d’une mode éphémère. Vendredi, j’ai vendu une carte Draccaufeu pour 6 000 €. Il y a six mois, j’avais vendu la même à 3 000 €. »

L’objectif pour Léonard Pomez, est d’organiser une vente de ce type par trimestre. « J’ai déjà été contacté par six vendeurs potentiels entre vendredi soir et samedi midi, pour les prochaines enchères », s’enthousiasmait-il.

La prochaine vente aux enchères aura lieu en mars 2022.