Résultat total avec frais : 89 622 € pour nos vendeurs.
Témoignage d’Olivier Marcu, le fils de Michel Marcu, avec qui il a travaillé depuis l’age de 7ans jusqu’à 20ans :
« Mon père, Michel MARCU né en 1933, était fabricant d'automates à musique. Des personnages animés d'une mécanique horlogère qui racontent chacun, à leur manière, une histoire dans une féérie de mouvements. Loin du robot, un automate cherche la poésie et non à singer l'homme ou à accomplir une tâche. Chaque automate qu'il fabriquait était mûrement réfléchi et développé sans l'aide de logiciel ou toute autre technique d'assistance. Il rêvait de développer un modèle, il rêvait les pièces de mécanique et les réalisait. Il réalisait tout à partir de matières brutes : il taillait ses engrenages, fabriquait les moteurs à ressort, coulait les têtes, mains jambes et corps en porcelaine creuse (en biscuit), décorait la porcelaine et habillait les automates. Les moteurs étaient frappés de son nom et de la date de construction. La complexité du calcul du profil d'une came en fonction de l'amplitude d'un mouvement souhaité est élevée. Le mouvement est relayé par des renvois et des leviers qui traversent le corps du personnage et transforme le sens et l'amplitude. Tourner la tête représente une mécanique subtile, complexe et délicate. Lorsqu'une tête se baisse, il faut la relever. Elle doit être suffisamment légère pour être relevée, c'est pour cela que les têtes sont en porcelaine très fine. Il a ouvert un musée à Lusigny-sur-Barse et a accueilli, en plus de sa production, un public nombreux. Il était connu dans le village et très apprécié. À la fin des années 70, il a organisé, avec des collectionneurs de musique mécanique, le premier festival de musique mécanique en France. Il habitait alors Châlautre-la-Grande en Seine-et-Marne et dans ce village de 300 habitants, des instruments de musique mécanique envahissaient toutes les rues durant tout le dernier week-end de septembre. Ce festival a été reconduit pendant 7 ans de 78 à 84 et l'un des plus importants et beaux manèges de chevaux de bois est venu s'installer chaque année. Ce manège “Le Carrousel Galopant François KOPP“ était effectivement une pièce rare qui est venue au festival suite au reportage radiophonique de Pierre BONTE. En son centre trône un orgue de foire fantastique et extrêmement rare : un Hooghuys à carton perforé. Il ya aussi une machine à vapeur qui ne fonctionne pas, mais qui est en parfait état.
Il a fait de nombreuses expositions et a vendu sa production en France, en Suisse, en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon. La collection qui est mise en vente aujourd'hui, à l'hôtel des ventes de Troyes, représente l'essentiel de sa fabrication. Toutes les pièces vendues sont des prototypes qui lui ont permis de développer chaque modèle et d'être en mesure de les reproduire. Nombreux sont accompagnés de documents d'indications de fabrication au sujet de l'essentiel d'un automate : les mouvements qui le composent. On retrouve aussi dans cette vente quelques très rares automates comme le Paon de Roullet-Decamps et un livre du XVIIIème siècle qui était une explication technique destinée à l'académie des sciences de Paris au sujet du joueur de flûte construit par Jacques de VAUCANSON (une figure emblématique de la fabrication d'automates dans le monde). »