La vente, marquée du sceau d’un bel éclectisme, avançait une lithographie interpellante du maître britannique, tandis que brillaient les reflets d’un miroir en talosel…
On le sait, le célébrissime portrait de Diego Vélasquez représentant Le Pape Innocent X (aujourd’hui conservé à la galerie Doria-Pamphilj, à Rome) a été une source inépuisable d’inspiration pour l’artiste iconoclaste Francis Bacon… Il en aurait décliné pas moins de quarante-cinq variantes, brossées entre les années 1950 et 1960. Ce travail ne perdait rien de sa force ici, avec une grande lithographie originale en couleurs sur papier d’Arches, signée, justifiée «H.C.» et encadrée sous verre, datant de 1989. Elle n’attirait pas moins de 35 960 €. À ce succès, n’était pas étranger le fait qu’elle provenait de la succession d’Ushio Amagatsu (de son vrai nom Masakazu Ueshima), le chorégraphe japonais fondateur de la mythique compagnie de danse contemporaine Sankai Juku, décédé le 25 mars dernier. Plus serein, l’art d’Henri Epstein, l’un des meilleurs représentants de l’école de Paris de l’entre-deux-guerres, trouvait une belle illustration avec une toile intitulée Vue d’une ville de la banlieue parisienne au pont. Signé, ce tableau (50 x 65 cm) récoltait 9 672 €. Décidément très présente cette semaine, la décoratrice Line Vautrin s’illustrait encore sur ces murs, avec un miroir circulaire du modèle «Romain», réalisé vers 1960-1965, à glace bombée et deux encadrements en talosel noir de formes baguette incrustées de verres nacrés blancs qui raflait 45 880 €. L’objet présente différentes sortes de stries : verticales et croisillons, et une signature au dos (diam. 30 cm). Direction la Chine ensuite, avec un panneau en laque à décor d’enfants ramassant des fruits sous un arbre, du XIXe siècle, signé et glanant aussi 19 220 € (25 x 39 cm) ; il est vrai qu’on y avait joint un album chinois de poèmes illustrés, doté d’une reliure en palissandre.