Quel formidable parcours pour cette nature morte et quelle belle actualité pour la maison de vente aux enchères Ivoire Boisseau-Pomez ! Le chef d'oeuvre du XVIIe siècle signé Maria Van Oosterwijk (1630-1693), découvert il y a deux ans par les commissaires priseurs troyens à l'occasion d'un inventaire lors d'une succession en Lorraine et vendu dans la cité tricasse en mars 2021, vient de traverser l'atlantique pour rejoindre l'Ohio. Son nouveau propriétaire, le Toledo museum of art, annonce qu'après un séjour dans son atelier de restauration, le tableau de la peintre néerlandaise va être exposé au sein de sa très riche collection de natures mortes.

"C'est très valorisant pour nous. On a parfois des préemptions provenant de musées français mais là il s'agit d'une première, qui nous apporte une toute nouvelle reconnaissance. En mars 2021, lors de la vente aux enchères troyenne, le tableau a été acheté par un marchand d'art suisse et aujourd'hui, il vient d'être acquis par le nouveau conservateur d'un musée américain réputé. Cette oeuvre, on l'a découverte, eu entre les mains, manipulée et vendue, alors ce parcours exceptionnel, c'est une grande fierté ! J'irai le voir dans sa nouvelle maison si j'en ai l'occasion !" se réjouit Thierry Pomez.

Le 26 mars 2021, avec une adjudication à 806 000 €, l'inédit de Maria van Oosterwijk affole les compteurs, décrochant la seizième place au top 20 des enchères les plus importantes sur le marché de l'art français cette année-là, et le deuxième record mondial pour la virtuose de la nature morte. Ce coup (de marteau) de maître a également marqué l'annonce d'une grande découverte artistique.
Les spécialistes de l'art ont affirmé que "ce tableau inédit constituait une véritable redécouverte car l'artiste, fort célèbre en son temps, reste rare. Son corpus comprend une vingtaine d'oeuvres répertoriées et conservées dans de grandes collections.".

Le caractère exceptionnel de ce tableau inédit, le Toledo museum of art le met en avant mais pour d'autres raisons. Le musée américain se réjouit de cette nouvelle acquisition car Maria van Oosterwijk, comme de nombreuses autres femmes artistes travaillant à cette époque, n'est pas assez reconnue, recherchée et représentée".
Même si le propos est juste, plus prosaïquement on peut noter que la grande toile vendue à Troyes vient s'ajouter aux deux oeuvres de Maria van Oosterwijk que le musée de Toledo possède déjà, lui permettant de supplanter, en nombre, les musées de Cincinatti, Denver et Omaha, où l'on peut également admirer les tableaux de la peintre néerlandaise.