25 œuvres provenant de l’atelier du sculpteur Georges Malissard
Le képi du Maréchal Foch, donné en cadeau au sculpteur

Vente aux enchères publiques le 30 septembre 2023

IVOIRE TROYES dispersera 25 œuvres, provenant de l’atelier du sculpteur animalier Georges Malissard (1877-1942). Passionné par les chevaux, sculpteur recherché de toutes les têtes couronnées de l’époque, Georges Malissard est resté célèbre pour ses portraits équestres militaires des maréchaux vainqueurs de la Première Guerre Mondiale. La réalisation du monument du Maréchal Foch à cheval, commémorant son séjour à Cassel, constitue l'apogée de la carrière de l’artiste. Foch fut à ce point satisfait de l'œuvre, qu’il offrit son képi à Georges Malissard en remerciement, un témoignage conservé par sa famille jusqu’à ce jour. Provenant des petites filles de l’artiste, 15 bronzes et 10 plâtres, ainsi que le képi du Maréchal Foch, seront vendus aux enchères le 30 septembre par Ivoire Troyes. Cette dispersion est un véritable hommage à cet "homme de cheval" comme il se définissait lui-même. "Les chevaux, disait-il, ont chacun leur visage. Il n'y en a pas deux qui se ressemblent".

Georges Malissard, une passion pour les chevaux

Destiné, par ses origines près de Valenciennes, à une carrière d'industriel, Georges Malissard (1877-1942) se passionna pour l'équitation et les chevaux. Présenté au célèbre sculpteur Emmanuel Fremiet, il devint son élève et connut très rapidement un tel succès qu’il reçut rapidement sa première commande pour sculpter deux pur-sang de l'Empereur Guillaume II à Berlin. Installé dans un atelier à Paris, il devint alors un sculpteur animalier prisé par les propriétaires de chevaux, faisant de nombreux portraits de chevaux de course célèbres courant notamment au Grand Prix de Paris, au Prix du Président de la République, ou de l'Arc de Triomphe. Ainsi, le cheval, seul ou monté, devint le thème favori de sa création.

Le sculpteur recherché des têtes couronnées

Participant à différents événements artistiques internationaux, il fut aussi un artiste recherché des têtes couronnées dont le Roi d'Angleterre Georges V, la famille royale de Belgique, la Reine de Roumanie, représentant ainsi sur leur cheval les personnalités célèbres de l'époque. Mais les portraits équestres des militaires vainqueurs de la Première Guerre Mondiale restent parmi ses œuvres les plus connues du public.

La statue préférée du Maréchal Foch

En effet, après l'armistice, l'État, voulant rendre hommage à ses militaires, lui commande les statues des maréchaux vainqueurs : Pétain, Lyautey et Foch entre autres. La sculpture du Maréchal Foch à cheval constitue l'apogée de sa carrière et reste son œuvre principale. Pour commémorer le séjour de Foch à Cassel pendant la guerre, des notables de la ville prirent l’initiative d’y faire élever une statue. Le Maréchal vint poser plusieurs fois dans son atelier de la rue Pergolèse. Il enfourchait alors le cheval de bois, puis s’immobilisait dans la position règlementaire. Le talent de Georges Malissard fit le reste et la réalisation du monument équestre fut digne de l’hommage souhaité. Le Maréchal Foch aimait d’ailleurs particulièrement cette statue, sa famille la préférant à toutes les autres. Foch fut à ce point satisfait de l'œuvre, qu’il offrit son képi à Georges Malissard en remerciement. La statue fut inaugurée le 6 Juillet 1928, en présence de Foch et de Raymond Poincaré, Président de la République. En 1930, à l'initiative du duc de Westminster, la réplique de cette œuvre fut élevée à Grosvenor Garden, au cœur de Londres, et inaugurée par le Prince de Galles.

Mais Georges Malissard savait également sculpter d'autres sujets tels l'éléphant d'Asie, les chevreuils, les sangliers, et travailla, à la demande du Gouvernement, sur les animaux primés au Salon de l'Agriculture. Il fut même qualifié de « statuaire », le titre le plus honorifique d’un sculpteur sous la IIIe République, et nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1933. À sa mort, il avait ainsi sculpté plus de 200 sujets.

De nombreux musées abritent aujourd’hui ses sculptures : le Musée de l'Armée, le Musée de la Chasse et de la Nature, le musée Nissim de Camondo à Paris, le musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt, le musée du Cheval de Courses à Maisons-Laffitte, le musée de la Vénerie à Senlis, le musée du Trot à Grosbois et le musée des Beaux-Arts de Valenciennes.

Un tableau historique de Gustave Alaux, peintre officiel de la Marine

Dans la même vacation et de provenance différente, on a remarqué une œuvre de Gustave Alaux (1867-1965), importante par sa taille (97 x 195 cm), mais surtout par son sujet historique. Le tableau représente la fête populaire à Saint-Domingue (alors colonie française et ayant servi dans le cadre du soutien français à la guerre d'indépendance) à l'occasion de la signature le 3 septembre 1783 des traités de paix entre la France et l'Angleterre mais également entre les 13 colonies américaines et l'Angleterre, traités qui mirent un terme à la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique et permirent la reconnaissance de cette indépendance par la Grande-Bretagne. Cette toile montre à travers des scènes truculentes, la joie du peuple de Saint-Domingue, le kiosque à musique paré de drapeaux, les gens dansant, un feu d'artifice se préparant sur la plage, et les bateaux pavoisés mouillant la baie.

Gustave Alaux (1867-1965) a été nommé peintre officiel de la Marine en 1926. Ses sujets de prédilection se rapportent à l’histoire maritime et coloniale. Il exécuta des œuvres pour de nombreux navires et pour plusieurs paquebots. Gustave Alaux a peint essentiellement des scènes de l’histoire de la Marine se rapportant à Christophe Colomb, à La Fayette, aux corsaires, à l’histoire de la France d’Outre-Mer et fit de nombreux portraits de bateaux. Dans ses peintures « coloniales », comme celle présentée chez IVOIRE TROYES, il nous entraîne dans des coins paradisiaques des Caraïbes fantasmés.