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Livres & Manuscrits

Vendredi 25 Octobre 2019 à 11h

Lot 192
[VILLENEUVE (Arnauld de)]. Le tresor des pouvres selon maistre Arnoult de ville nove, maistre Gerard...

[VILLENEUVE (Arnauld de)]. Le tresor des pouvres selon maistre Arnoult...
[VILLENEUVE (Arnauld de)]. Le tresor des pouvres selon maistre Arnoult...
[VILLENEUVE (Arnauld de)]. Le tresor des pouvres selon maistre Arnoult...
[VILLENEUVE (Arnauld de)]. Le tresor des pouvres selon maistre Arnoult...
[VILLENEUVE (Arnauld de)]. Le tresor des pouvres selon maistre Arnoult...

[VILLENEUVE (Arnauld de)]. Le tresor des pouvres selon maistre Arnoult de ville nove, maistre Gerard de Solo & plusieurs aultres docteurs en medicine de Montpellier. Lyon, Claude Nourry, 1518.
In-4 gothique à long. lign. de [3]-99 ff. Dim. des ff. 235 x 165 mm. Page de titre imprimée en rouge et noir avec un beau bois gravé représentant Arnaud de Villeneuve.
Maroquin bordeaux, dos à nerfs à caissons ornés de filets et fleurons à froid, titre doré, encadrement de filets et décor fleurdelysé à froid, double filet doré sur les coupes, dentelle intérieure, tr. dorées (reliure fin XIXe s. signée de Raparlier).
Rarissime édition de cet ouvrage de médecine populaire renfermant de nombreux remèdes et recettes de préparations, baumes, vins, liqueurs, etc. d'après le médecin catalan Arnaud de Villeneuve (c. 1240-1311), le médecin montpellierain du XIVe s. Girard de Solo (auteur de traités sur l'hygiène), et d'autres membres de la prestigieuse Ecole de médecine de Montpellier.
Etudiant puis professeur de médecine à l'Université de Montpellier, Arnaud de Villeneuve fut, entre autres, le médecin des rois d'Aragon (il dédia son ouvrage le plus célèbre "Regimen sanitatis" à Jacques II) et de plusieurs papes. Dans un contexte de renaissance de la médecine savante en Europe (mise à mal après l'effondrement de l'Empire Romain au Ve siècle par la toute-puissance du Christianisme), Arnaud de Villeneuve s'appuyait dans son enseignement sur le corpus gréco-latin préservé par les Arabes, et en particulier la pensée de Galien, tout en développant de nouvelles expérimentations et ouvrages propres à sa pensée : le Regimen Sanitatis, typique des traités d'hygiène rédigés pour les élites apparus à la fin du XIIIe s. ; le Speculum medicine (1308) se rapportant à diverses questions générales de médecine et dénonçant tout amalgame entre alchimie et médecine (on lui attribua pourtant paradoxalement plusieurs ouvrages d'alchimie) ; ou bien encore un antidotaire traitant de la préparation des médicaments simples et composés, des infusions, décoctions, distillations etc., et dans lequel il présente ce qui semble à ses yeux un nouveau médicament : l'eau ardente (ou eau-de-vie plus tard appelée alcool). Cet antidotaire semble constituer la source principale de notre précieux recueil.
"Ce Médecin fut fort infatué de l'astrologie judiciaire () il voulut que dans le traitement des maladies, on eût égard aux différens aspects des planetes ; il fut aussi fort entêté de l'alchimie, à laquelle il s'attacha toute sa vie : on prétend qu'il y fit de grands progrès. () Il fit servir la chimie à la médecine : il trouva l'esprit-de-vin, l'huile de térébenthine () delà vinrent toutes les eaux composées, dont les boutiques de nos Apothicaires sont pleines () Il donna beaucoup de formules de médicaments ; il est vrai qu'elles étaient trop chargées, mais c'était le défaut de son siècle. La doctrine de ce Médecin fut accueillie en Espagne avec empressement ; il s'y forma même une Secte de ses partisans, qu'on nomma 'Arnauldistes'. Nous ne pouvons cependant nous empêcher de lui donner les éloges qu'il mérite : il est un des premiers qui n'ait pas été un compilateur servile des Arabes & des Grecs modernes ; du moins est-il un des premiers dont les ouvrages aient fait quelque révolution en médecine. Il osa penser par lui-même, & ses vues tendirent au bien ; ses observations furent neuves & intéressantes ; ses démonstrations sur le vin & sur ses produits chimiques, enrichirent la pharmacie et le commerce ; il nous apprit en un mot que les Anciens n'avaient pas tout fait & c'était beaucoup pour sa gloire." Joseph-François Carrère.
"Fort rare" selon Brunet, qui cite une première édition par Antoine Vérard (non datée) et une seule autre édition antérieure (Michel Le Noir, 1517). Un seul exemplaire au CCFr (BIU Santé Médecine Paris), seul exemplaire également référencé au catalogue mondial des collections publiques (Worldcat). Caillet (410) ne cite que l'édition de 1618 en mentionnant plusieurs éditions anciennes conservées à la Bibliothèque Nationale sans plus de détails.
Qqs petits frottés à la reliure, deux petits appuyés sur les coupes du second plat ; qqs très discrètes restaurations de papier en marges. Très bel exemplaire à bonnes marges, bien conservée a posteriori dans une jolie reliure signée. (Brunet V, 1232 ; Graesse, VIII, 319 ; J.-F. Carrère, Bibliothèque littéraire, historique et critique de la médecine ancienne et moderne, 1776, I, pp. 196-202).

Estimation : 3 000 € à 4 000 €
Adjugé : 5 500 €

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